Codex Mendoza : quand les fouilles de Mexico confirment l’histoire aztèque
Le codex Mendoza se révèle être un précieux allié pour comprendre la capitale mexica, Tenochtitlan. Leonardo Lopez Lujan, archéologue et directeur du projet Templo Mayor, a fait le lien entre le résultat des fouilles et le codex. Passionnant.

Le codex Mendoza dit-il vrai ? Est-il vraiment une représentation fidèle de la vie au temps des Mexica ? Leonardo Lopez Lujan, archéologue et directeur du projet Templo Mayor connaît bien le sujet. Il en a même fait un très long rapport dans lequel il dresse un parallèle entre ses découvertes à Mexico et le codex.
Réalisé vers 1541, soit vingt ans après la conquête espagnole, ce manuscrit illustre la fondation mythique de la ville, ses victoires militaires et ses tributs. Les images de l’aigle perché sur un nopal et du premier temple de Huitzilopochtli trouvent un écho saisissant dans les fouilles du Projet Templo Mayor. Ces dernières furent lancées en 1978 après la découverte du monolithe de Coyolxauhqui. Parmi les structures mises au jour depuis figurent le Templo Mayor, la Maison des Aigles. Plus récemment, en 2015, les archéologues ont mis au jour le Huei Tzompantli. Cet imposant «mur de crânes» contient plus de 350 restes humains. Aussi fou que cela puisse paraître, il correspond aux représentations du codex (p.20–22).
Tout coïncide
Le parallèle se poursuit dans les détails chronologiques. Les dates sculptées sur le Templo Mayor semblent coïncider avec des épisodes marquants du manuscrit. Par exemple la terrible famine de 1454, au cours de laquelle 42 enfants furent sacrifiés au dieu de la pluie Tlaloc (p.23–24). Les campagnes d’Ahuitzotl vers la côte Pacifique (1486–1502), mentionnées dans le codex, se reflètent également dans les offrandes. En effet sur place, les archéologues ont sorti des terre des offrances telles que des coquillages. Or, 72 % des espèces marines retrouvées proviennent de cet océan. Il s’agit bien là d’un signe tangible des échanges commerciaux de l’empire mexica avec les mayas (p.25–26).
Enfin, le Codex Mendoza éclaire aussi la vie quotidienne et l’organisation sociale. Il offre aux archéologues un guide iconographique pour interpréter des découvertes inattendues. Ainsi, des sculptures circulaires ont longtemps été considérées comme des symboles solaires. Or après comparaison avec les glyphes du manuscrit, elles ont été réattribuées au marché (p.34–35). De même, la représentation du calmécac, école des nobles, correspond à un bâtiment récemment fouillé. Il se trouve que ce dernier est orné des mêmes créneaux en forme de coquillage que ceux décrits dans le document (p.38–39).
Ce dialogue constant entre les images du XVIe siècle et les vestiges exhumés au cœur de Mexico permet de restituer avec une précision inédite le visage et la mémoire de la capitale aztèque.
Cet article a été rédigé avec l’aide d’une IA
Source : Mesoweb
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