Fête des morts : «Dans un monde en transition, il est important de garder certaines traditions vivantes»
La foule se pressait ce jeudi 23 octobre devant l’Institut Culturel du Mexique pour l’inauguration officielle de l’autel des morts. Dressé dans le cadre de la Fête des morts, il est un des éléments emblématique de la culture mexicaine.

L’Institut Culturel du Mexique s’est paré de orange pour l’occasion. Sur sa devanture et dans sa vitrine avec la présence de fleurs de cempasuchil. Ce jeudi, c’est jour de fête. On inaugure l’autel des morts créé spécialement pour le festival de la Fête des Morts à Paris.
À l’intérieur, la foule se presse pour assister à l’événement. Un public bigarré a pris place dans la salle. Des jeunes, des moins jeunes. Tous prennent en photo l’autel et surtout la table dressée par Flor Vilchis, traiteur. À côté, César Torres joue de la guitare pendant que Sharon Sanchez chante des chansons folkloriques d’une voix à vous donner des frissons.
Une tradition à préserver
« C’est très important de maintenir et de diffuser cette tradition parce que tout le monde va mourir », a déclaré Gerardo Marvan, créateur de l’autel, en guise d’introduction. Loin d’être une boutade, cette affirmation reflète la philosophie profonde de cette célébration mexicaine. Professeur d’université spécialisé dans le cinéma et la télévision, venu spécialement de Mexico, Gerardo Marvan n’a d’ailleurs pas caché sa désapprobation du film Coco, qu’il juge trop simpliste dans sa représentation de cette tradition.
« Dans un monde en transition, il est important de garder certaines traditions vivantes. De célébrer la mémoire, la vie », a souligné pour sa part Alberto Aura, directeur de l’Institut Culturel du Mexique à Paris.
Un pont entre deux cultures
Pour réaliser cet autel monumental qui trône sur l’un des murs de l’Institut, Gerardo Marvan a transporté pas moins de 80 kilos d’objets depuis le Mexique. Dans des tons violet et orange, l’installation mêle offrandes traditionnelles comme le pan de muerto et les calaveritas, des photos d’acteurs de cinéma, mais aussi des symboles typiquement français : une bouteille de vin rouge, un croissant et une baguette.
« C’est un peu comme rendre une partie de ce que les pays qui sont venus au Mexique nous ont donné, leur rendre aussi quelque chose de ce que nous avons », explique l’universitaire, qui voulait créer un lien entre le Mexique et la France.
Des explications détaillant les différents niveaux de l’autel et leur symbolique accompagnent l’installation.
« Il n’y a pas un autel qui ressemble à un autre »
« Il n’y a pas un autel qui ressemble à un autre. Tous sont différents et ont une particularité », insiste Gerardo Marvan. Face à une « puissance culturelle qui simplifie », le professeur souhaite montrer que chacun peut s’approprier cette tradition à son niveau, même avec un autel modeste comportant simplement une fleur ou une croix.
Une invitation à perpétuer une tradition millénaire qui célèbre non pas la mort, mais la mémoire et la vie.





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