Quand les Mayas incrustaient du jade dans les dents des enfants
Des chercheurs ont découvert des dents d’enfants, âgées de 7 à 10 ans, ornées d’incrustations de jade. Jusqu’à présent, on pensait que cette coutume n’était pratiquée qu’à partir de la fin de l’adolescence.

Du jade dans des dents d’enfants ? C’est la surprenante découverte faite par un groupe d’archéologues en étudiant trois dents conservées au sein du musée Popol Vuh au Guatemala. Les résultats de leur étude ont été publiés dans la revue Journal of Archaeological Science: Reports. Analyses radiographiques et tomographiques à l’appui, les chercheurs ont confirmé que ces gemmes avaient été incrustées du vivant des enfants, alors que leurs racines dentaires étaient encore en formation.
Les pièces retrouvées comprennent un incisive supérieure, un canin et un incisive inférieure. Impossible de savoir si elles proviennent du même individu ou de trois enfants différents.
Une technique d’une grande précision
Les artisans mayas procédaient avec une remarquable maîtrise : limage ou gravure préalable de la dent, perforation à l’aide de forets en obsidienne et enfin incrustation de la pierre précieuse fixée avec une résine organique. L’analyse chimique de cette résine a révélé des composants aux vertus antiseptiques, comme la esclareolide, extraite de la sauge, pouvant contribuer à la prévention des infections.
Chez les Mayas, plus de la moitié des adultes présentaient des dents modifiées. Elles pouvaient être limées, gravées ou serties de pierres précieuses (jade, obsidienne, pyrite). Ces transformations, loin d’avoir une fonction thérapeutique, étaient surtout esthétiques et symboliques.
Un rite de passage à l’âge adulte ?
La bouche et le souffle revêtaient une forte dimension spirituelle : l’âme d’une personne se manifestait à travers son souffle. En ornant la denture de matériaux précieux, on ne se contentait pas d’embellir le sourire, on renforçait symboliquement le lien entre l’âme et le corps, protégeant ainsi l’essence vitale de l’individu.
L’incrustation de jade chez de si jeunes enfants pourrait indiquer un rite de passage ou une marque de maturité sociale précoce, ou encore une tradition locale propre à une région spécifique du monde maya. Jusqu’à ce jour, aucune preuve ne laissait penser que des enfants de moins de 10 ans pouvaient porter ces ornements. Ce constat remet en question les représentations sur l’âge d’intégration dans la communauté adulte.
Les auteurs de l’étude se veulent néanmoins prudents. Sans davantage d’exemples, il reste difficile de généraliser cette pratique à l’ensemble du monde maya.
Les 3 infos à retenir :
- Des chercheurs ont découvert des incrustations de jade dans des dents d’enfants. On pensait jusqu’à présent cette pratique réservée uniquement aux adultes.
- Réalisée avec une grande précision technique, cette transformation avait une portée esthétique, spirituelle et sociale.
- Cette découverte remet en question les représentations sur l’âge de maturité sociale chez les Mayas. Elle suggère l’existence de rites de passage dès l’enfance.
Sources : La Vanguardia, La Nacion, Science direct
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