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Qui s’intéresse aux civilisations précolombiennes a déjà entendu parler de Codex. Une quinzaine d’entre eux ont survécu à la Conquête et aux Espagnols. Mais au fait, de quoi s’agit-il ?

Pages 12 et 13 du Codex Cospi. Les 4 points cardinaux aztèques et les 20 signes associés du Tonalpohualli.
Pages 12 et 13 du Codex Cospi. Les 4 points cardinaux aztèques et les 20 signes associés du Tonalpohualli. (Wikipedia)

Notre série d’articles consacrés au Codex Borbonicus :

1/ Codex de Dresde, Codex Borbonicus… Qu’est-ce qu’un Codex ?
2/ Sylvie Peperstraete nous raconte comment le livre sur le Codex Borbonicus a vu le jour
3/ Pourquoi les Codex Borbonicus et Grolier ont-ils fait polémique ?
4/ Que contient exactement le Codex Borbonicus ?
5/ Sacrifice ou autosacrifice, quelle différence ?

Les Codex sont des manuscrits rédigés dans l’aire Mésoaméricaine dans le but de transmettre des savoirs religieux ou astronomiques. Ils ressemblent à des parchemins, la plupart du temps, des feuilles écrites d’un seul côté et pliées. Au Moyen-Âge, en Europe, ils prenaient la forme de feuilles cousues ensemble et reliées, comme un livre.

Il existe plusieurs sortes de Codex précolombiens, assimilés à différentes aires géographiques du Mexique. Malheureusement ces derniers ont été victimes de la Conquête. Les religieux envoyés par les Espagnols évangéliser les indiens ont pratiqué de nombreux autodafés. Une quinzaine d’entre eu ont pu être sauvé des flammes. Ils sont aujourd’hui conservés dans des musées, un peu partout à travers le monde.

Il existe trois grands groupes de Codex précolombiens

En France, le Codex Borbonicus qui a fait l’objet d’un livre paru aux Editions Citadelles&Mazenod dont nous parlerons plus longuement dans un prochain article, est conservé au Palais-Bourbon. Il a été acquis lors d’une vente publique en 1826. Son origine a fait l’objet de multiples controverses, certains spécialistes estimant qu’il n’avait pas été rédigé par les Aztèques, mais bien plus tard par les Espagnols. Il apparaît comme le confirme l’ouvrage sous la direction de José Contel et Sylvie Peperstraete qu’il a bien été écrit avant la Conquête.

Il fait partie des Codex astronomiques et religieux au même titre que le Codex de Dresde (consultable en ligne au format pdf), le Codex de Madrid dont une réplique grandeur nature est visible au sein du Museo de America à Madrid, le Codex de Paris (d’origine maya) et le Codex Grolier (authentifié en 2016 après des années de polémique).

Il existe ensuite une série de Codex liés à la région d’Oaxaca et à la civilisation mixtèque. Ils décrivent les dynasties royales de la région. On en compte six : le Codex Becker I, le Codex Bodley, le Codex Colombino, le Codex Vindobonensis, le Codex Zouche-Nutall.

Enfin il subsiste un troisième groupe de Codex, ceux du groupe Borgia. Ils sont conservés à la Bibliothèque vaticane et proviendraient de la région de Cholula.

Différentes lectures

Certains Codex se lisent de gauche à droite. C’est le cas du Codex Borbonicus au début. D’autres Codex se lisent de droite vers la gauche. Enfin, parfois, la lecture se fait en zigzag, c’est ce que l’on appelle la lecture en boustrophédon.

Ces documents étaient fabriqués à partir de fibres végétales ou bien de peau animale. Ils servaient à transmettre des informations à la fois religieuses, astronomiques, mais pas que. Ainsi certains Codex étaient utilisés pour savoir exactement quand procéder aux récoltes. C’est le cas par exemple de la représentation de Tlaloc, dieu de la pluie, dans le Codex Vaticanus B.

Couverture Codex BorbonicusLe Codex Borbonicus, sous la direction de José Contel et Sylvie Peperstraete, paru aux Editions Citadelles&Mazenod. 256 pages, 35 euros.