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Selon une étude parue dans la revue Frontiers in Environmental Science, le rouge utilisé par les Mayas pour peindre leurs pyramides était hautement toxique.

Des pyramides polluées au mercure ? Est-ce bien vrai ? C’est en tout cas ce qu’écrit Duncan Cook, géoarchéologue, dans un article paru dans la revue scientifique Frontiers in Environmental Science.

Des traces de mercure ont d’abord été découvertes sur des artefacts, notamment ceux venant de Copan au Honduras. En 2016, c’est à Teotihuacán sur le temple de Quetzalcóatl que des traces de ce métal lourd et toxique ont été retrouvées. C’est d’ailleurs l’objet de la thèse de Julie Gazzola.

Les cités mayas du Guatemala plus touchées

Malgré cette présence attestée de mercure, il n’est pas possible d’en déterminer l’origine géographique précise écrit Duncan Cook. Toutefois, il relève que c’est surtout dans les cités du Guatemala et du Honduras que les taux sont les plus élevés. Sur les dix sites analysés, certains présentaient des taux très importants de pollution au mercure. La cité la plus polluée est Cancuen relève le géoarchéologue australien.

La couleur rouge était très largement utilisée par les Mayas « en particulier utilisé pour des pratiques funéraires, mais aussi pour des peintures murales » , précise l’archéologue Eric Taladoire. Elle était associée à la force, aux rayons du soleil qui réchauffent et chassent l’obscurité mais aussi au sang qui coule dans le corps humain.

De la cochenille et du cinabre à l’origine du rouge maya

Pour faire cette couleur rouge, ils utilisaient de la cochenille qu’ils écrasaient. L’autre teinte, plus vermillon, était obtenue avec du cinabre, un minerai de mercure. « Il existait des mines de cinabre au nord de l’Amérique centrale et au Mexique, que les divers peuples exploitaient pour un rouge différent de la cochenille » , précise Eric Taladoire. « Comme à Rome, les malheureux mineurs, et pas seulement mayas, chargés de récolter le cinabre ont été certainement victimes d’intoxication » , ajoute ce dernier.

«Le pigment rouge brillant du cinabre était une substance inestimable et sacrée. Il était également mortel et son héritage persiste dans les sols et les sédiments autour des anciens sites mayas» , conclut Duncan Cook.