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Le Festival de la Fête des Morts à Paris fêtait cette année sa 23e édition. Quel bilan en tire l’organisateur, Misha Vaylon ? Nous en avons discuté avec lui.

Le Festival de la Fête des Morts à Paris a accueilli plus de 10 000 personnes en 2025 © M.C.
Le Festival de la Fête des Morts à Paris a accueilli plus de 10 000 personnes en 2025 © M.C.

Miguel Vaylon, plus connu sous le nom de Misha, est difficile à joindre. Ce Franco-Mexicain qui se définit comme «à cheval» sur les deux pays va et vient. Nous avions convenu d’une interview jeudi 27 novembre pour faire le bilan de l’édition 2025 du festival de la Fête des Morts. Pas possible avant car il était aux Canaries, pas possible la semaine suivante car il sera au Mexique. Alors que la 23e édition du festival vient à peine de finir, lui travaille déjà sur l’édition suivante. Les rencontres ont commencé avec les partenaires. «On est un festival indépendant et ce n’est pas toujours évident. Mais c’est aussi ce qui fait notre force. On peut faire ce que l’on veut et explorer toutes les possibilités

«On veut se démarquer de ces gens qui font de la Fête des Morts une attraction, un Disneyland»

Cette année, tous les ateliers affichaient complets. «Au total, nous avons accueilli plus de 10 000 personnes», indique Misha. «On veut se démarquer de ces gens qui font de la Fête des Morts une attraction, un Disneyland. On remercie les Gringos d’avoir fait Coco, mais la Fête des Morts, c’est plus que ça.» Le Festival tient à faire vivre la tradition, mais tout en la respectant. «C’est un travail de sensibilisation. Vous, vous avez la Toussaint, des histoires qui parlent de la mort. Nous aussi. Il y a des liens entre les deux fêtes», estime Misha. Un lien mais aussi quelques différences notables. Il n’y a pas vraiment de parterre de fleurs orange dans les cimetières, encore moins de pâtisserie associée à cette célébration.

Misha est à la tête du collectif Nadieshda, un nom qui n’a rien de mexicain, puisqu’il s’agit d’un mot russe qui signifie «espoir». À l’origine, une troupe de théâtre. Puis au fil du temps, le collectif s’est mis à organiser des évènements, en particulier la Fête des Morts. «Chaque année ça prenait de l’ampleur. On a fait le festival en simultané dans beaucoup de villes à l’étranger. Mais c’est un festival qui est né à Paris. En 2010, on a décidé d’arrêter à l’internationel pour se concentrer à Paris.»

«C’est super de réussir chaque année à faire le festival. Ce qu’on veut c’est proposer de la qualité et qu’on se sente comme à la maison, à la mexicaine. On essaie d’avoir cette petite touche qui fait qu’on sent bien dans nos événements», souligne Misha.

Très actif toute l’année, le collectif fait aussi la promotion des artistes mexicains. En mai, une exposition sera organisée à la galerie Art+Art, toujours à Paris. «J’ai écrit un livre qui parle de Frida Kahlo à Paris. Frida est une porte d’entrée pour faire connaître le Mexique et ses artistes.» Maintenant, le but est de faire découvrir l’art contemporain mexicain.