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Les prêtes aztèques observaient un certains nombres de rites. Ils avaient aussi une manière bien particulière de se vêtir et de s’occuper de leurs cheveux. Les Conquistadors ont été pour le moins surpris pour ne pas dire effrayés par leur apparence…

Prêtre aztèque représenté dans le Codex Mednoza
Prêtre aztèque représenté dans le Codex Mednoza

«Ils avaient de grandes chevelures, pleines de sang et enchevêtrées de telle sorte qu’on ne les pouvait ni démêler ni peigner autrement qu’en les coupant», écrit Bernal Diaz del Castillo dans «Histoire véridique de la conquête de la Nouvelle-Espagne».

Il était commun de voir des prêtres «le corps enduit de suie de la tête aux pieds, de longs cheveux hirsutes et ils étalaient sur leurs tempes le sang de l’autosacrifice», précise Sylvie Peperstraete dans son dernier ouvrage intitulé «A l’ombre de Quetzacoatl, les prêtres et l’organisation sacerdotale aztèques» (p.157). Cette apparence très spécifique des prêtres aztèques a profondément heurté les Espagnols. Ils la décrivent dans de nombreux récits.

Des cheveux longs et emmêlés qui ont choqué les Espagnols

Les prêtres portaient les cheveux longs et emmêlés. On appelait cela «papatli». Le missionnaire Diego Duran a longuement décrit cette spécificité. Les prêtres ne coupaient pas leurs cheveux, sauf s’ils quittaient la fonction qu’ils occupaient. On peut en déduire que plus les cheveux étaient longs, plus le prêtre avait de hautes fonctions. Les Conquistadors les désignaient sous l’appellation «papahuaque», ce qui signifie «chevelus» (p.173). «Enduits de couleur noire et poisseux du sang de l’autosacrifice, ils finissaient par former une masse hirsute impossible à démêler», indique Sylvie Peperstraete (p.175). Selon Diego Duran, comme les prêtres avaient des cheveux humides, des plantes pouvaient y pousser.

Une apparence physique très symbolique

Côté vêtement, les Conquistadors y ont moins attaché d’importance. On sait qu’ils s’habillaient en blanc et changaient de tenues lors d’occasions spéciales.

Souvent, ils s’enduisaient le corps de noir avec une espèce de suie. Cela n’était pas lié à une catégorie de prêtre mais bien à une fonction en particulier. Ils se peignaient de noir lorsqu’ils se rendaient au temple pour  y exercer leur office (p.165).

Il se peut aussi que la couleur noire soit liée aux dieux. En effet, on l’associe à Quetzacoatl mais aussi Tlaloc. Les prêtres mais aussi les nobles et les guerriers se couvraient de noir lors de fêtes dédiées à ces divinités. (p.166). S’enduire le corps de cette couleur pouvait ainsi les rapprocher de leur dieu.

À l’ombre de Quetzalcoatl. Les prêtres et l’organisation sacerdotale aztèques Sylvie Peperstraete À l’ombre de Quetzalcoatl. Les prêtres et l’organisation sacerdotale aztèques, Sylvie Peperstraete, paru aux Editions Brepols