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Dernière pièce en date à faire son retour dans le pays, le Monument 9 de Chalcatzingo, une sculpture d’origine Olmèque.

Cette sculpture Olmèque va être rendue au Mexique © INAH
Cette sculpture Olmèque va être rendue au Mexique © INAH

Le gouvernement mexicain a annoncé que le Monument 9 de Chalcatzingo, une pièce archéologique importante originaire de l’État de Morelos, sera bientôt restituée par les autorités de l’État de New York.

Cette sculpture monumentale d’environ une tonne, mesure 1,8 mères de haut pour 1,5 de large. Elle représente une créature cosmogonique de la culture olmèque et date de la période préclassique moyen (800-400 avant J.C.).

Bien que l’on ne sache pas à quelle date elle a été dérobée, la pièce apparaît pour la première fois en 1968 dans le numéro 33 de la revue American Antiquity. L’article a été rédigé par l’archéologue David Grove. On suppose que la sculpture était donc aux États-Unis depuis le milieu du XXe siècle.

Selon le chercheur du Centre INAH Morelos, Mario Córdova Tello, le retour du Monument 9 permettra des recherches sur l’iconographie olmèque.

Avec ce nouveau rapatriement d’une œuvre d’art d’origine précolombienne, le Mexique continue sa politique très active de retour des biens culturels au pays. Ces deux dernières années ont été très prolifiques sur ce front. En effet, le Mexique a obtenu le rapatriement de nombreuses pièces comme vous pouvez le voir dans le tableau ci-dessous.

L’exemple d’Emmanuel Kasarhérou, président du quai Branly

La restitution des œuvres d’art est un sujet éminemment polémique qui continue de faire parler. Certains craignent que les musées ne se vident de leurs collections si tous les pays demandent à ce que leurs biens mal acquis soient restitués. Cependant, la démarche est compliquée et nécessite une vraie volonté politique pas toujours mise en œuvre.

La France a fait un premier pas dans ce sens en restituant des pièces au Bénin. Le musée du quai Branly est le plus concerné en France par cette tendance.

Le magazine National Geographic a consacré sa une à ce sujet en mars 2023. Interrogé dans le cadre de ce dossier, Emmanuel Kasarhérou, président du musée du quia Branly, est pour la restitution de biens culturels s’il est établi qu’ils ont été volés. Il nuance toutefois son propos en relatant une expérience personnelle.

Lorsqu’il a voulu faire retourner en Nouvelle-Calédonie des objets kanaks afin de les exposer, ces propres grands-parents n’en ont pas vu l’intérêt car l’objet en question avait été donné il y a fort longtemps et il ne voyaient pas l’intérêt de le faire revenir au pays. Pour eux, il était plus important qu’il reste exposé dans un musée en Suisse car «sa présence là-bas renseigne les gens de là-bas sur nous».