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Pour les Mayas, l’astronomie était plus qu’une science, c’était un outil de propagande politique. Telle est la conclusion d’une étude récente menée par des chercheurs au Guatemala.

Reconstitution en 3D du "Monde perdu" (Capture d'écran Arte)
Reconstitution en 3D du « Monde perdu » (Capture d’écran Arte)

A Tikal, « le monde perdu », serait le plus ancien observatoire maya. Grâce aux nouvelles technologies, les scientifiques ont pu reconstituer le lieu en 3D. L’archéologue Vilma Fialco a étudié le site. A l’extrémité d’une grande place se trouve une pyramide. Probablement l’endroit d’où les Mayas observaient le ciel. Face à elle, une longue plateforme surmontée de trois petits temples.

L’ensemble n’est pas aligné au nord, mais légèrement décalé en direction de l’est. En effet, en faisant des relevés topographiques, elle a relevé des anomalies dans les alignements des bâtiments. « On sait qu’il savait parfaitement aligner les constructions », ajoute l’archéologue. Alors, pourquoi ce décalage ? « Je pense que cette imprécision n’avait aucune importance pour les architectes mayas et que ce complexe avait une autre fonction. Il n’était pas utilisé pour observer de façon précise les équinoxes », conclut Vilma Fialco. Un mythe s’effondre !

L’astronomie comme appui au pouvoir

D’après l’archéologue, ces pyramides n’étaient pas utilisées pour observer les étoiles mais pour faire des sacrifices. Elle en veut pour preuve les os retrouvés par terre, notamment un crâne portant des traces de lapidation. L’astronomie, la religion, tout était lié. « Les rois se sont approprié le savoir astronomique pour renforcer leur pouvoir et leur capacité à pouvoir prédire l’avenir« , précise l’archéologue. Les événements tels que les éclipses, les équinoxes etc. servaient de prétexte pour faire une cérémonie.

Quand le public se massait en bas des pyramides et regardait les sacrifices, il devait être éclairé d’une façon spéciale par le soleil, créant une ambiance sûrement apocalyptique. De quoi marquer fortement les esprits. Un peu comme les tzompantlis qui servaient à affirmer la puissance guerrière, l’astronomie permettait de donner une emphase supplémentaire à n’importe quel sacrifice.

Enquêtes archéologiques – Mayas : l’astronomie au service du pouvoir. Disponible sur le replay d’Arte jusqu’au 15 juillet 2020.