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L’ayahuasca est une plante que l’on trouve en Amazonie. Souvent utilisée lors de rites chamaniques, elle possède des propriétés hallucinogènes. Le musée du quai Branly lui consacre actuellement une exposition singulière.

Gros plan d'une œuvre exposée au musée du quai Branly dans le cadre de l'exposition «Visions chamaniques»
Gros plan d’une œuvre exposée au musée du quai Branly dans le cadre de l’exposition «Visions chamaniques»

Tapez le mot «ayahuasca» dans Google et vous verrez apparaître de nombreux résultats de recherche du style : «Où faire du tourisme chamanique ?», «Comment se consomme l’ayahuasca ?». Comme l’écrit Libération, «cette liane venant de la forêt amazonienne exerce aujourd’hui une fascination mondiale de par ses vertus facilitant la connaissance de soi».

L’ayahuasca est une plante d’Amazonie. Son usage serait apparu vers 1500 après J.-C. dans la région frontalière entre la Colombie, le Pérou et l’Equateur. Il se serait répandu en Amazonie Occidentale par les voies commerciales précolombiennes. On ignore cependant quand il a été découvert exactement écrit Bernd Brabec, chercheur en anthropologie et professeur à l’université d’Innsbruck.

Une drogue déjà connue des Incas

Des recherches effectuées en 2022 par l’archéologue Dagmara Socha sur des momies d’enfants incas montrent la présence d’harmine, indiquant qu’ils ont consommé de l’ayahuasca avant leur mort.

Alors qu’en France l’ayahuasca est inscrite au registre des stupéfiants depuis le 3 mai 2005, elle est reconnu comme patrimoine culturel par le ministère de la Culture péruvien depuis 2008.

Le premier explorateur français à mentionner une cérémonie de l’ayahuasca est Jules Crevaux.

Des visions parfois effrayantes

Les récits contemporains de personnes ayant consommé de l’ayahuasca sont légion. La plante provoque souvent après ingestion nausées et vomissement. La drogue quand elle fait effet, déclenche des visions, parfois cauchemardesques. Lors des cérémonies les chamanes chantent. En prenant cette drogue, ils peuvent diagnostiquer des maladies, éloigner des désastres imminents ou prédire l’avenir, selon Richard Evans Schultes, botaniste américain, auteur d’un livre sur le sujet en 1979.

L’ayahuasca fait actuellement l’objet d’une exposition intitulée «Visions chamaniques» au musée du quai Branly. On découvre l’art Kené des Shipibo Konibo. Habits, tissages sculptures… Certains objets exposés sont très anciens, d’autres très modernes. Tous on en commun des dessins faits de lignes droites et de motifs géométriques.

La salle qui diffuse des chants chamaniques est un peu embouteillée. Arrive ensuite les tableaux colorés et psychédéliques de Pablo Amaringo, un des maîtres de la peinture sous ayahuasca. Des visions hallucinées où se mêlent animaux, fumée, personnages… «Amaringo a eu ses expériences avec l’ayahuasca, les a peintes, et cela s’est répandu comme une traînée de poudre dans l’art amazonien», commente Harry Pinedo, peintre shipibo-konibo, dans une interview accordée à David Dupuis publiée dans le catalogue de l’exposition. «C’est bien, mais je pense que nous devons maintenant réfléchir à une autre façon d’aborder cet aspect de la représentation de notre culture», ajoute l’artiste.

L’exposition ne se contente pas de faire le lien entre art autochtone et art moderne, elle présente aussi un volet plus scientifique sur la plante elle-même et son étude. Une plongée dépaysante et surprenante dans l’histoire de l’ayahuasca mêlant tableaux modernes et histoire millénaire. On découvre ainsi que cette plante n’est pas qu’une drogue permettant de faire des trips. C’est un «outil» qu’utilisent les chamanes. Enfin pour les artistes, c’est une source d’inspiration.