Facebooktwitterlinkedinmail

Selon la chercheuse au CNRS Chloé Andrieu, les Mayas ont été touchés par la sécheresse. Pour contrer ses effets, ils avaient mis en place d’ingénieux systèmes pour stocker l’eau.

Le barrage, tel qu'il devait être à Tikal (Capture d'écran France 5)
Le barrage, tel qu’il devait être à Tikal (Capture d’écran France 5)

Pour savoir dans quel environnement vivaient les Mayas, les spécialistes se tournent vers l’archéologie environnementale. Cela passe par l’étude des charbons, des sédiments dans les lacs… Grâce à ces techniques, il est possible de dire que les Mayas ont subi plusieurs épisodes de sécheresse brefs, mais intenses. Le changement de climat a été une des raisons de leur déclin.

Et si vous pensiez que l’invention des bassines et autre lacs artificiels était récente, détrompez-vous ! Les Mayas le faisait déjà ! Pour pouvoir construire leur cité, les rois usaient de la déforestation pour utiliser le bois comme matière première. A Tikal, plus précisément, ils avaient fait assécher les marécages autour pour créer des cultures à la place. Pour acheminer l’eau potable et la conserver, ils avaient créé des barrages. Afin de rendre l’eau potable, elle était filtrée par des nénuphars mais aussi du quartz.

Crise généralisée et abandon des cités

« Les Mayas connaissent une crise généralisée à partir de la fin du 8e siècle qui se propage sur l’ensemble des Basses Terres et qui se manifeste par l’abandon de leur ville », explique Chloé Andrieu, chercheuse au CNRS dans un podacst des Echos intitulé «Les Mayas, peuple du soleil, durement frappés par la sécheresse».

28 novembre 849. « C’est une date très importante dans le calendrier maya car elle correspond à la clôture d’un des cycles. Ce jour-là ce sont réunis 5 rois des grandes capitales pour procéder au rituel de fermeture de cycle ensemble. C’est un événement exceptionnel car des rois ennemis de longue date se sont réunis pour, ensemble, essayer de maintenir l’ordre ancien », décrypte Chloé Andrieu. Cette stragégie échouera sur le long terme. Les cités des rois s’écrouleront aux alentours de l’an 900 précise la chercheuse. Avant de quitter leurs maisons, les habitants y ont déposé des offrandes qui prouvent qu’ils ne sont pas partis à la hâte poursuit-elle.

Sécheresse et perte des récoltes

Mais pourquoi sont-ils partis ? Outre la guerre qui se faisait de plus en plus présente, la sécheresse les a frappés. « Cette crise climatique a très probablement fragilisé un système agricole qui avait pourtant réussi à exploiter ces milieux pendant près d’un millénaire », ajoute Chloé Andrieu.

La cité la plus touchée par la sécheresse fut Chichen Itza. Une grande sécheresse touchera la zone au 11e siècle. « On a tendance à associer la chute de la cité avec cette sécheresse-là », constate la chercheuse. Après Chichen Itza, les habitants s’en vont à Mayapan qui finira à son tour par être abandonnée.

Dans tous les cas, même s’il ne s’agit pas de la cause principale, le changement climatique induit par les Mayas a en partie causé leur perte.