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Ciudad Perdida, à 23 km de marche du village le plus proche, fut la capitale des Tayronas. Ce site archéologique construit par cette civilisation précolombienne du nord de la Colombie se dévoile mais reste très protégé.

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Raphael Chay, CC BY-SA 3.0, via Wikimedia Commons

Elle porte bien son nom. Ciudad Perdida, soit en français, cité perdue. Il faut dire que l’ancienne capitale des Tayronas se trouve au milieu de la jungle, dans le nord de la Colombie. Pour y aller, il n’existe pas de route ni de chemin de fer. Il faut marcher et pas qu’un peu ! Au départ de Machete Pelao, un trek de 46 km aller-retour qui dure quatre à cinq jours attend le courageux visiteur.

Construite dans les hauteurs de la montagne, Ciudad Perdida se compose de terrasses et de près de 200 structures de pierre. « J’ai tout de suite été frappé par l’ampleur de la cité, son plan complexe et les efforts déployés par ses anciens habitants pour la construire à partir des VIe et VIIe siècles de notre ère » , explique l’archéologue Santiago Giraldo.

Mise à sac par les pilleurs

Redécouverte au début des années 70 par des braconniers, elle fut ensuite mise à sac par des pilleurs. Ce n’est qu’en 1976 que les archéologues de l’Insitut colombien d’anthropologie s’y intéressent. Elle fit ensuite l’objet de fouilles en 2006. Les touristes eux, sont peu nombreux à s’y rendre. En 2019, avant la crise du Covid, ils n’étaient que 70 par jour relate Géo dans son article A la recherche de la cité perdue paru dans l’édition du mois de septembre. Pourquoi cette cité attire-t-elle moins que sa grande soeur péruvienne le Machu Picchu ?

Pas de tourisme de masse à Ciudad Perdida

Il existe plusieurs raisons à cela. Les environs ont longtemps été sous la coupe de l’ELN. Son accessibilité est difficile et séduit seulement les plus intrépides. Ajoutez à cela le fait que seuls les visiteurs accompagnés par des guides locaux et ayant payés longtemps à l’avance sont autorisés sur place. Conséquence, la cité est évidemment moins touristique que n’importe quel autre site archéologique. Un mal pour un bien, le tourisme de masse ayant parfois des conséquences désastreuses sur la préservation du patrimoine. Le problème est d’ailleurs pris très au sérieux par les autorités péruviennes qui ont bloqué les accès au Machu Picchu cet été et limité le nombre de visteurs quotidiens.

Pour l’heure, l’étude de Ciudad Perdida ne fait que commencer. Les scientifiques ont utilisé la technologie LiDAR. Cela leur a permis de construire des modèles 3D de la cité. Dans les alentours, les archéologues ont localisé 270 sites tayronas. Mais ils estiment qu’il pourrait y en avoir jusqu’à 500 !

Couverture Géo septembre 2022

L’article sur A la recherche de la cité perdue est paru dans l’édition du mois de septembre 2022 du magazine Géo.