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Qui étaient les prêtres aztèques ? Quel était leur rôle dans la société ? Comment s’organisait le culte ? Voici quelques-uns des inombrables questions auxquelles répond Sylvie Peperstraete dans son nouvel ouvrage, «À l’ombre de Quetzalcoatl. Les prêtres et l’organisation sacerdotale aztèques».

Couverture du livre «À l'ombre de Quetzalcoatl. Les prêtres et l'organisation sacerdotale aztèques» de Sylvie Peperstraete
Couverture du livre «À l’ombre de Quetzalcoatl. Les prêtres et l’organisation sacerdotale aztèques» de Sylvie Peperstraete

777 pages. 8 ans de travail. C’est ce que représente le livre «À l’ombre de Quetzalcoatl. Les prêtres et l’organisation sacerdotale aztèques» de Sylvie Peperstraete paru récemment aux éditions Brepols. «Le projet a vu le jour en 2012, dans le cadre du séminaire de recherche que je dispense à l’École Pratique des Hautes Études. J’étais persuadée de n’en avoir que pour un an ou deux, mais j’ai trouvé bien plus de données que ce à quoi je m’attendais au départ. J’ai donc poursuivi mes recherches jusqu’en 2019 puis j’ai rédigé le livre, que j’ai terminé fin 2020», résume la professeure à l’Université libre de Bruxelles et spécialiste des religions du Mexique ancien.

«Aucune étude globale ne leur avait été consacrée»

Dans cet ouvrage, Sylvie Peperstraete déploie une analyse approfondie et méticuleuse de l’organisation sacerdotale aztèque. Au fil des pages, on découvre qui étaient les prêtres aztèques, comment ils se préparaient pour leurs rituels, mais aussi l’importance de leur présence dans la société aztèque. «Aucune étude globale ne leur avait encore été consacrée. Il s’agissait d’un sujet largement inédit», constate la chercheuse. «Je partais de zéro ou presque et je devais aussi bien rassembler les données qu’élaborer des hypothèses et les vérifier sur absolument tout ce qui concernait les prêtres et leurs activités.»

Malgré son épaisseur qui pourrait effrayer, cette somme se lit presque aussi facilement qu’un roman. Les prêtres reprennent vie grâce à des descriptions précises et imagées. L’écriture est fluide. Même si le sujet peut paraître abscons pour le néophyte,  Sylvie Peperstraete parvient à le rendre accessible, tout en offrant également une analyse approfondie qui satisfera les chercheurs et les experts du domaine.

Avec cette étude approfondie, la spécialiste plonge plus profondément au coeur de la société aztèque. «Au-delà de l’activité des prêtres à proprement parler, mes recherches m’ont amenée à aborder une série d’autres sujets liés à la religion et au fonctionnement de la société aztèque. Les prêtres se sont révélé être une sorte de fil rouge qui traverse pratiquement tous les aspects de la société aztèque

Une vision déformée de la société

Et elle a voulu remettre à plat la vision parfois déformée que l’on en avait. Elle déconstuit ainsi à plusieurs reprises certaines affirmations rapportées par les Conquistadors. «Les auteurs du 16e siècle ont hélas porté beaucoup moins d’intérêt aux prêtres qu’à d’autres aspects de la vie préhispanique et, quand ils en parlaient, ils ont eu tendance à les rapprocher de l’idée qu’ils se faisaient d’un clergé, selon des modèles calqués sur celui de l’Église chrétienne. Il y a donc eu pas mal d’approximations et d’erreurs de leur part (célibat des prêtres, jeunes filles au service de Huitzilopochtli assimilées à des nonnes, etc.)», explique Sylvie Peperstraete.

«En m’appuyant sur l’iconographie, la terminologie nahuatl et les données fournies par les autochtones plutôt que par des Européens, je suis parvenue à démonter une partie de ces idées reçues et à proposer des interprétations plus proches de la réalité préhispanique», conclut l’auteure de l’étude.

À l’ombre de Quetzalcoatl. Les prêtres et l’organisation sacerdotale aztèques Sylvie Peperstraete À l’ombre de Quetzalcoatl. Les prêtres et l’organisation sacerdotale aztèques, Sylvie Peperstraete, paru aux Editions Brepols