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Pourquoi les cités mayas ont-elles été abandonnées ? Quel rôle a joué le stuc ? On en sait maintenant un peu plus…

Chichen Itza © M.C.
Chichen Itza © M.C.

Le stuc est-il responsable de chute des cités mayas ? Derrière ce titre volontairement provocateur se cache une réalité : les Mayas ont sur-utilisé toutes les ressources à leur disposition. Cela les a menés à leur perte, du moins en partie.

Une déforestation problématique

En effet, pour faire vivre une cité telle que Tikal ou Chichen Itza, les Mayas ont eu besoin de beaucoup de bois des forêts alentours. Pour les constructions (pyramides, maisons), mais aussi pour les ornements en stuc. Cet enduit est issu d’un mélange d’extrait d’écorce d’arbre allié à de la chaux ou du calcaire brûlé. Il était utilisé pour recouvrir les pyramides, les temples et les routes (les sacbé). Plus les Mayas ont décoré leurs centres cérémoniels et habitations, plus ils ont employé de stuc. Ils ont aussi procédé à une déforestation massive en abattant des arbres pour libérer de l’espace afin de planter des cultures.

Sécheresses et guerres ont favorisé la chute des Mayas

A cette sur-utilisation du bois s’ajoutent des périodes de sécheresse. Ces dernières ont favorisé le manque d’eau et donc l’abandon de certains endroits pour en trouver d’autres près de points d’eau. Enfin, un troisième facteur entre en jeu dans l’abandon des cités mayas : la multiplication des guerres.

La population se rebelle et renverse les rois, cela mène au chaos. L’inverse est vrai aussi selon Chloé Andrieu, chercheuse au CNRS qui pense que les rois se sont enfuis en premier, abandonnant la population sur place qui est ensuite partie elle aussi. Le collapse maya correspond à la fin d’un système politique et sociétal, celui de la royauté sacrée, précise-t-elle. Au final, les Mayas abandonnent leur ville. Les cités sont recouvertes par la jungle.

« Ce qui disparaît c’est la royauté de droit divin, mais les paysans eux, continuent à vivre« , décrypte Nikolaï Grube, mayaniste allemand. « Contrairement aux Romains, de nombreux éléments de la culture maya subsistent encore aujourd’hui« , conclut le chercheur admiratif.