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On parle peu des femmes archéologues. Encore moins des découvertes archéologiques faites au cœur de l’Amazonie. Avec son livre, Amazonie, l’archéologie au féminin, Stéphen Rostain remet les pendules à l’heure.

Amazonie, l'archéologie au féminin de Stéphen Rostain
Amazonie, l’archéologie au féminin de Stéphen Rostain

Avez-vous déjà entendu parler de Betty Jane Meggers ? De Corinne Hoffman ? Ou bien encore de Jennifer Watling et Mariana Petry Cabral ? Elles ont toute plusieurs points communs. Elles sont archéologues, chacune avec sa spécialité, et elles ont concentré leurs recherches sur des zones peu fouillées le long de l’Amazonie. Leur nom ne vous dit peut-être rien, car bien souvent les découvertes archéologiques sont attribuées aux hommes. Avec son livre Amazonie, l’archéologie au féminin, Stéphen Rostain, archéologue et directeur de recherches au CNRS a souhaité mettre en avant ses femmes et leur engagement en Amazonie.

Beggy Meggers, la pionnière, Mariana Cabral et ses menhirs

On apprend ainsi à connaître Betty Meggers, la pionnière. Elle développe ses propres théories mais aussi des techniques de fouilles, tels que les sondages au mètres carrés qui montreront toutefois plus tard leurs limites. Elle travaille avec son mari et binôme, Clifford Evans, à l’image d’autres couples d’archéologues tels que les Stirling. Grands spécialistes des Olmèques, Marion et Matthew fouillent ensemble et co-écrivent leurs articles scientifiques. En 1975, Marion Stirling Pugh sera récompensée d’une médaille d’or pour ses contributions pionnières à l’archéologie au Mexique et en Amérique centrale.

Plus de femmes que d’hommes archéologues au Brésil

Au fil des pages, Stéphen Rostain introduit le travail de nombreuses archéologues et l’on découvre l’Amazonie sous un autre angle. Non, il n’y a pas qu’un jungle épaisse et inhabitée. Oui, des hommes ont vécu là au fil des siècles et ont laissé leurs empreintes. Edithe Pereira s’est ainsi intéressée à l’art rupestre de l’état du Para, au nord du Brésil. Denise Schaan s’est focalisée sur les tertres avant d’étudier les géoglyphes présents dans plusieurs états brésiliens et au nord de la Bolivie. Le plus stupéfiant restent les menhirs découverts par Mariana Cabral. Sur le site de Rero Grande, avec son équipe, l’archéologue trouvera des tessons de poterie et des sépultures en urnes de céramique.

Au Brésil, les femmes archéologues sont majoritaires dans le métier. En 2017, elles étaient 468 pour 385 hommes  à la Société d’archéologie brésilienne et dans la section amazonienne, 91 femmes pour 59 hommes.

Stéphen Rostain met autant en avant des générations de femmes archéologues que leurs découvertes dans une terre assez méconnue au final. Un livre à mettre entre toutes les mains.

Amazonie, l’archéologie au féminin de Stéphen Rostain, Belin. 345 pages.