Facebooktwitterlinkedinmail

L’empereur aztèque Moctezuma fait l’objet d’une longue description de la part de Bernal Diaz del Castillo dans son livre Histoire véridique de la conquête de la Nouvelle-Espagne. Qu’en dit-il exactement ?

Figure de Montezuma, Codex Diego Durán.
Figure de Moctezuma, Codex Diego Durán.

Lorsque les Espagnols arrivent à proximité de Tenochtitlan, ils connaissent déjà la réputation de l’empereur Moctezuma, mais ne l’ont encore jamais vu. Ce n’est qu’une fois autorisés à pénétrer dans la capitale qu’ils rencontrent l’empereur. Dans son livre, Bernal Diaz del Castillo en fait de longues description, visiblement fasciné par le personnage.

L’empereur Moctezuma Xocoyotl (Seigneur-en-colère le Jeune) est né en 1468 et a été couronné le 15 juillet 1503. Durant son règne, il a conquis quarante-quatre cités. Son but ? Réduire le pouvoir de l’oligarchie et de la caste sacerdotale pour créer un État structuré. Une poigne de fer qui le mena à sa perte. Les résistances au souverain allèrent croissantes et les Espagnols n’eurent aucun mal à trouver des alliés de circonstances pour renverser Moctezuma.

Moctezuma, « un grand seigneur »

Pour Bernal Diaz del Castillo, cependant, Moctezuma incarnait le pouvoir. Le chapitre XCI de son livre débute ainsi par une éloge : « Des manières et de la personne de Moctezuma, et comme quoi c’était un grand seigneur » . L’auteur décrit ainsi dans les moindres détails le souverain et ses habitudes.

« Le grand Moctezuma avait environ quarante ans. Il était d’une stature au-dessus de la moyenne, élancé, avec de l’harmonie dans les formes. Son teint n’était pas très foncé. Il portait les cheveux un peu longs, descendant seulement de manière à couvrir les oreilles. Il avait la barbe rare, noire et bien plantée. Son regard avait de la dignité. « 

Bernal Diaz note par ailleurs que le souverain se change de vêtements tous les jours et prend des bains. « Il était propre et bien mis. » L’auteur ne lui trouve aucun défaut et en semble presque surpris : « Il n’avait point de vices crapuleux. »

On ne regarde par l’empereur dans les yeux

Après l’aspect physique et la vie personnelle, Bernal Diaz dans son portrait, s’attache aux us et coutumes qu’observent les habitants à l’égard de Moctezuma. Et il a l’air très surpris. Lorsque l’empereur aztèque recevait de la visite, ces hôtes devaient se soumettre à des règles très strictes :

« Ils entraînent nu pieds, les yeux baissés vers la terre sans jamais les lever sur son visage. Ils avançaient en faisant trois références, disant à chacune d’elles : Seigneur, mon seigneur, grand seigneur. « 

Enfin la scène du repas occupe le reste du portrait. On apprend que le souverain avait sous ses ordres des cuisiniers et que ses repas se composaient de gibier (cailles, canards sauvages, sangliers…) mais aussi de cacao qu’il prenait la forme d’une boisson.

Représentation de l'empereur Montezuma
Représentation de l’empereur Moctezuma

Des Espagnols « remplis d’admiration »

En guise ce conclusion, Bernal Diaz del Castillo écrit à propos de Moctezuma et de son train de vie :

« Il y aurait tant à écrire que je ne saurais par où commencer, et je dois me borner à affirmer que nous fûmes tous remplis d’admiration en voyant l’abondance et l’ordre qu’il y avait dans tant de chose. « 

Malgré l’admiration sans borne que semble porter Bernal Diz del Castillo à Moctezuma Xocoyotl, ce dernier a été fait prisonnier par Hernan Cortès dans son propre palais. Les versions divergent quant à savoir exactement qui l’a tué, mais Moctezuma est mort au printemps 1520 alors que les Espagnols lui avaient demandé de lancer un appel au calme auprès de son peuple.

Sources : Histoire véridique de la conquête de la Nouvelle-Espagne de Bernal Diaz del Castillo, Les Mayas et les Aztèques d’Antonio Aimi.