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Le vendredi 9 octobre s’ouvre l’exposition sur les Olmèques et les cultures du Golfe du Mexique au musée du quai Branly. Voici le détail de trois pièces que vous pourrez admirer sur place.

Montage de trois pièces visibles dans l'exposition sur les Olmèques au quai Branly
Montage de trois pièces visibles dans l’exposition sur les Olmèques au quai Branly

Initialement prévue au printemps dernier, l’exposition sur les Olmèques et les civilisations du Golfe du Mexique s’ouvrira finalement vendredi 9 octobre au musée du quai Branly. Il est rare de parler des Olmèques, une civilisation antérieure aux Mayas et aux Aztèques. Basée dans le Golfe du Mexique, la civilisation Olmèque s’est développée aussi bien sur la côte en plaine que dans les montagnes. Les trois principaux sites identifiés sont : Tres Zapotes, San Lorenzo et La Venta. La civilisation est apparue vers 2500 av J.C. avant de disparaître subitement vers 500 av J.C. C’est José María Melgar y Serran qui découvrit cette civilisation en 1862.

Près de 300 pièces provenant en grande partie de missions archéologiques échelonnées sur plus d’un siècle seront présentées dans l’exposition. Parmi elles : Monument 4, tête colossale n°4 (1 200-900 av. J.-C, site de San Lorenzo Tenochtitlán, État du Veracruz), Monument 1, Señor de Las Limas (900-400 av. J.-C., site de Las Limas, État du Veracruz) et L’Adolescent huastèque, figure masculine avec personnage porté dans le dos (900-1521, Site de Tamohi, État de San Luis Potosí).

Monument 4, tête colossale n°4

Origine : San Lorenzo Tenochtitlan, Texistepec, Veracruz<br /> © Secretaría de Cultura. INAH. MEX. Catálogo Digital Museo de Antropología de Xalapa. Universidad Veracruzana.
Origine : San Lorenzo Tenochtitlan, Texistepec, Veracruz
© Secretaría de Cultura. INAH. MEX. Catálogo Digital Museo de Antropología de Xalapa. Universidad Veracruzana.

Les têtes colossales olmèques sont certainement parmi les objets les plus emblématiques de cette civilisation. Sur les dix têtes colossales retrouvées sur le site de San Lorenzo, celle-ci, avec une hauteur de presque 180 cm, est en fait la plus petite. Tel qu’il est d’usage, ce personnage, aux traits tout à fait typiques de la statuaire olmèque, porte un casque ajusté sur la tête qui symbolise peut-être son statut de dirigeant.

Il est possible que ces têtes, placées en des endroits stratégiques du centre cérémoniel, servaient à la fois à commémorer la mémoire des précédents dirigeants et à reconnaître l’autorité de celui qui était au pouvoir.

Depuis la découverte d’une première tête colossale olmèque en 1862, seize têtes de plus ont été trouvées dans les trois grandes capitales que furent San Lorenzo (dix exemplaires), La Venta (quatre) et Tres Zapotes (deux), mais d’autres pourraient encore être mises au jour.

On a pu observer par ailleurs que certaines têtes proviennent du recyclage de monuments désignés d’abord comme des autels et qui étaient en fait plutôt des trônes. On note aussi que plusieurs de ces têtes montrent des marques de mutilation qui ont peut-être visé à faire disparaître symboliquement les personnages représentés et/ou le pouvoir qu’ils exerçaient.

Monument 1, Señor de Las Limas

Señor de Las Limas 900-400 av. J.-C. Site de Las Limas, État du Veracruz, Mexique Pierre verte. Museo de Antropología de Xalapa - Universidad Veracruzana, Xalapa, État du Veracruz, Mexique
Señor de Las Limas 900-400 av. J.-C. Site de Las Limas, État du Veracruz, Mexique Pierre verte. Museo de Antropología de Xalapa – Universidad Veracruzana, Xalapa, État du Veracruz, Mexique

En 1965, dans le village de Las Limas, deux enfants mirent au jour ce chef-d’œuvre de l’art olmèque, une spectaculaire sculpture montrant un humain tenant un personnage aux attributs surnaturels dans ses bras. Les traits de « l’enfant » avec cette large bouche caractéristique, l’ouverture en « V » au sommet de la tête et un corps flasque apparemment dépourvu d’ossature, s’apparentent à ceux des dieux associés au maïs et à la pluie. Sur des exemples plus élaborés, le « V » a été rapproché des spathes de maïs s’entrouvant pour laisser émerger l’épi.

C’est une des plus grandes sculptures olmèques en jadéite que l’on connaisse et la qualité de son façonnage et de son style subjugue. On y perçoit : un homme (un prêtre peut-être), assis en tailleur, soutient sur ses avant-bras tendus vers l’avant un bébé-jaguar. La tête de l’homme est légèrement déformée et son visage s’orne de nombreuses scarifications ou peintures corporelles qui le sacralisent certainement.

Le bébé-jaguar, dont les proportions et les traits ne sont pas strictement humains, est allongé : il vient peut-être de mourir ou bien, plutôt, il est endormi.

L’Adolescent huastèque, figure masculine avec personnage porté dans le dos

Hacienda del Consuelo, San Luis Potosí © Secretaría de Cultura. INAH. MEX-CANON. Archivo Digital de las Colecciones del Museo Nacional de Antropología.
Hacienda del Consuelo, San Luis Potosí
© Secretaría de Cultura. INAH. MEX-CANON. Archivo Digital de las Colecciones del Museo Nacional de Antropología.

Ce chef d’œuvre de l’art huastèque a été découvert sur une plate-forme cérémonielle du site de Tamohi.

Elle représente un jeune homme nu, les épaules et le côté droit du corps recouverts de superbes motifs gravés probablement associés au culte du maïs et au dieu Quetzalcóatl (le serpent à plumes).

Le front aplati vers l’arrière de la figure est un indice de la pratique de la déformation crânienne couramment pratiquée au sein de cette culture. Les larges ouvertures dans les lobes permettaient d’y insérer des ornements d’oreilles tandis que la position des mains évoque une fonction de porte-étendard.

Les Olmèques et les cultures du golfe du Mexique, Mezzanine Est, musée du quai Branly. Du 9 octobre 2020 au 25 juillet 2021. Mardi, mercredi, vendredi, samedi et dimanche de 10h30 à 19h. Nocturne le jeudi jusqu’à 22h (à partir de septembre 2020). Fermeture hebdomadaire le lundi en dehors des petites vacances scolaires.