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Dans le Popol-Vuh, les frères mythiques Ixbalanque et Hunahpu passent la nuit dans une grotte et doivent affronter les terribles Camazotz, les « chauves-souris de la mort ». Mais existaient-elles réellement ?

Une chauve-souris (Pixabay)
Une chauve-souris (Pixabay)

Dans les ruines de Calakmul, et du site d’Hormiguero, des chercheurs observent les chauves-souris. Rodrigo Medellin, professeur à l’université nationale du Mexique (UNAM) s’en est fait une spécialité. Le biologiste étudie plus précisément les chauves-souris carnivores, les chrotoptères oreillards, et les chauves-souris « faux vampire » spectre. Les premières sont carnivores et mangent leurs proies. Les secondes en boivent le sang.

Décapité par un camazotz !

Dans la deuxième section du Popol-Vuh, le manuscrit sacré des Mayas, les jumeaux héroïques Hunahpu et Ixbalanque accomplissent de nombreux exploits. Au bout de plusieurs épreuves, ils sont envoyés passer la nuit dans une grotte, la demeure des chauves-souris. Et pas n’importe quelles chauves-souris ! Les deux frères doivent affronter le « vampire Camazotz », la chauve-souris de la mort. Toute la nuit, les jumeaux se cachent à l’intérieur de leurs sarbacanes. Au petit matin, Hunahpu risque un oeil hors de son abri pour voir si le jour s’est levé. Fatale erreur ! Dès qu’il passe la tête hors de sa sarbacane, il est décapité par un camazotz.*

Une représentation mythique plus vraie que nature…

le dieu camazotz

Dans le panthéon des dieux mayas, Camazotz est représenté un couteau sacrificiel à la main, tenant de l’autre la victime qu’il s’apprête à immoler. Il a des dents acérées et des griffes pointues au bout des bras. Exactement comme les chauves-souris faux-vampire spectre ! Coincïdence ? Non, juge Rodrigo Medellin, interrogé par National Geographic. D’après lui, les deux types de chauves-souris présentes à Calakmul et sur le site d’Hormiguero « sont vraisemblablement celles décrites dans le Popol-Vuh« .

Elles ont exactement la même attitude que celle décrite dans le manuscrit maya : « Elles suivent leur proie, fondent sur elle avec leurs ailes à demi déployées, les immobilisent avec leur pouce griffu et leur donnent le baiser de la mort dans la nuque ou au sommet de la tête. »

Conclusion sans appel du biologiste : « Les camazotz n’étaient pas une invention. »

Une petite sortie de nuit à Calakmul pour les approcher de plus près, ça vous tente ?

* Source : Mythes aztèques et mayas, Karl Taube aux Editions du Seuil