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Le Machu Picchu et le Pérou font l’objet d’une grande exposition au Palais de Chaillot. Près de 200 pièces, une expérience en réalité virtuelle… Nous avons pu nous y rendre avant son ouverture. Visite guidée.

Masque funéraire Mochica représentant le visage d'Ai Apaec © M.C.
Masque funéraire Mochica représentant le visage d’Ai Apaec © M.C.

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Du samedi 16 avril au dimanche 4 septembre, le Machu Picchu et le Pérou sont au centre d’une grande exposition au Palais de Chaillot. Douze ans après l’exposition l’Or des Incas à la Picanothèque de Paris et cinq ans après l’exposition Le Pérou avant les Incas au musée du quai Branly, c’est au tour du Machu Picchu d’être à l’honneur en France d’une grande exposition. 192 pièces provenant du musée Larco de Lima sont présentées. Certaines sortent même pour la première fois du Pérou.

LES + : la salle des parures en or, l’ambiance (musiques, couleurs), l’immersion en réalité virtuelle

LES – : le prix

Dès l’entrée, le ton est donnée. Il faut franchir une énorme porte de style inca pour pénétrer dans l’exposition. A l’intérieur de la pièce, plongée dans le noir, un film d’introduction. Une salle de transition animée nous amène ensuite vers la première salle et là grosse surprise. La scénographie est très originale avec des panneaux lumineux au-dessus des vitrines d’exposition avec les explications.

Interdit au -16 ans !

Diverses sculptures et objets rituels sur lesquels figurent des spirales symbolisant l’eau et les cycles du monde mais aussi des animaux sont présentées. Et surprise, sur le côté, une vitrine entière est dédiée… au sexe ! Les poteries sont pour le moins explicites. A éviter si vous avez un enfant en bas âge à moins de vouloir lui expliquer les choses de la vie. Puis on traverse une salle qui explique les pouvoirs des chamans, capables de voyager entre les deux mondes le vivant et le monde supérieur, celui des dieux. L’incroyable masque d’Ai Apaec, héros mythologique de la culture Mochica, se présente ensuite face à vous. Fait de cuivre et de coquillages, il vous fixe et vous happe du regard. Tout au long de la visite, une musique lancinante vous suit et vous plonge dans une ambiance presque mystique, chamanique. Ajoutez à cela les couleurs bleutées et les reflets au sol et vous n’avez pas du tout l’impression d’être dans un musée et de faire une exposition archéologique !

Coiffure frontal avec plumes métalliques et boucles d'oreilles en or, culture Chimu © M.C.
Coiffure frontal avec plumes métalliques et boucles d’oreilles en or, culture Chimu © M.C.

Les parures en or du peuple chimu, grandioses

Après l’ambiance bleue et l’histoire d’Ai Apaec, le changement est radical ! Place au rouge du sang, de la chasse et des sacrifices. Dans cette salle on peut voir une tenue de guerrier Mochica. Une vidéo explique ensuite le rituel du sacrifice chez les Mochicas, proche de ce que pouvaient faire les Mayas ou les Aztèques. Après plusieurs petites salles consacrées au rituel de la chicha (boisson de maïs fermentée inca), la salle des parures en or offre une vision éclatante. Toujours plongée dans un clair-obscur, les immenses parures n’en paraissent que plus brillantes. La première pièce exposée face à vous, un ornement chimu exceptionnel, est fascinant. C’est la seule parure complète qui existe au monde. Il s’agit d’un grand empereur chimu qui a affronté l’Inca.

Vidéo expliquant les sacrifices
Vidéo expliquant les sacrifices © M.C.

Machu Picchu vu d’en haut, comme si on volait

Quelques marches d’escaliers plus bas et nous au Machu Picchu. Ici, on parle d’agriculture et d’architecture. Les panneaux expliquent comment la cité a construite et proposent des vues au drone du ciel très impressionnantes. Mention spéciale au quipu juste à droite de l’entrée. « Les incas ne sont pas des artistes, ce sont des ingénieurs, des architectes« , commente Carole Fraresso, chercheuse associée au Musée Larco. Et en effet, il n’y a pas beaucoup de pièces Incas exposées mais plutôt Mochicas et Chimu.

Quipu Inca © M.C.
Quipu Inca © M.C.

Reste le clou du spectacle : la visite en réalité virtuelle du Machu Picchu et de Huayna Picchu. C’est bluffant. On vole au-dessus de la cité tel un condor. Ça donne parfois un peu la nausée. Mais on s’y croirait vraiment. Surtout, cela offre une vision aérienne du site, impossible à obtenir même en étant sur place, à moins de survoler la cite en hélicoptère. Seul petit bémol, la voix de l’Inca qui commente, un hybride d’anglais qui tenterait de parler français avec un accent qu’il essaie de gommer sans vraiment y arriver. Le choix de cette voix est bizarre…

Globalement, une excellente exposition qui déstabilisera les puristes par sa mise en scène ultra moderne mais qui ravira un public d’initié comme d’amateur. Ceux qui s’attendent par contre à en apprendre beaucoup sur les Incas risquent d’être déçus, une grande partie de l’exposition étant consacrée aux croyances et objets Mochicas.

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Machu Picchu et les trésors du Pérou, à la Cité de l’architecture et du patrimoine, Palais de Chaillot, place du Trocadéro à Paris. Du 16 avril au 4 septembre 2022. Tous les jours de 10h à 19h. Tarifs : 22 euros en semaine, 24 euros le week-end. Tarifs réduits pour les enfants. Site web : https://www.expo-machupicchu.fr